Un nouveau système de digues pour sécuriser Lourtier des avalanches de grande ampleur
«L’évolution des dangers naturels exige une vigilance constante et des réponses adéquates au fil du temps. Dans le cas de Lourtier, l’actualisation et le renforcement des ouvrages de protection qui dataient de plus de vingt ans permettent de réduire les risques les plus élevés», a déclaré Fabien Sauthier, le président de la Commune de Val de Bagnes, à l’occasion de l’inauguration officielle du système de digues paravalanche ce 28 novembre.
Le couloir formé par le torrent de Lourtier voit régulièrement dévaler des avalanches en hiver et des laves torrentielles en été. Il prend sa source au Bec des Rosses, à plus de 3000 mètres d’altitude, et finit sa course à 1100 mètres entre les habitations de Lourtier et du hameau des Morgnes, avant de passer sous le pont de la route cantonale et de se jeter dans la Dranse. Dès les années 1930, des digues ont été construites, puis rehaussées en 1970. L’épisode le plus marquant a été celui de l’hiver 1999, avec le cumul de six avalanches sur trois jours en février. D’énormes masses de neige ont débordé du torrent, dévasté plusieurs bâtiments, dont la salle polyvalente, emporté un pylône à haute tension et provoqué de nombreux dégâts matériels. Suite à cet événement, qui n’a heureusement fait aucune victime mais qui a nécessité l’évacuation de la population, le lit du torrent a été abaissé de 5 mètres sous le pont et les digues ont été rehaussées et prolongées sur une longueur de 200 mètres.
Ouvrages déplacés et rehaussés pour réduire les risques
Quelque vingt années plus tard, en 2021, une avalanche sort du couloir et emporte le téléski du Dzora au sommet du village. La Commune de Val de Bagnes décide alors de renforcer les ouvrages de protection, afin d’éviter qu’une future avalanche n’atteigne et ne détruise aussi bien Lourtier que Les Morgnes. L’option choisie a été de creuser un bassin de réception à la sortie de la gorge, de déplacer les digues dans ce secteur et de les rehausser de 3 à 5 mètres, les élevant à 20 mètres au-dessus du lit du torrent. Défi principal du chantier: la présence de deux pylônes à haute tension situés sur le passage de la nouvelle digue. Pour éviter toute interruption de l’acheminement du courant, les ingénieurs ont choisi de les contourner à l’aide d’une paroi bétonnée. «Le concept de protection est prévu pour contenir plusieurs avalanches coulantes successives se déversant par-dessus des dépôts antérieurs de laves torrentielles, comme ce fut le cas en 1999», explique Bernard Biedermann, l’ingénieur responsable du projet.
Ce dispositif paravalanche représente un investissement de près de 2 millions de francs, dont le 84% est subventionné par le Canton (49%) et la Confédération (35%) ; la facture finale est répartie entre la Commune et les propriétaires des pylônes Swissgrid et les Forces motrices de Mauvoisin.
Aménagements intégrés à la vie touristique et pastorale
Le chantier s’est étendu sur 4 hectares durant plus d’une année, sous la surveillance d’un observateur en dangers naturels, puis d’un expert en courant électrique, afin d’assurer la protection des ouvriers. L’extension de l’endiguement a nécessité l’achat d’un hectare de terrains agricoles. L’arrivée du téléski a été déplacée de 50 mètres pour l’éloigner de la zone à risque. La Commune a également profité de ces travaux pour réaménager le chemin pédestre qui relie Lourtier à l’alpage de la Chaux afin d’assurer une cohabitation plus harmonieuse entre marcheurs et vététistes.
Une situation maîtrisée dans la vallée
Si le village de Lourtier et son hameau sont désormais mieux protégés, le dispositif de surveillance demeure pleinement actif. «Dans ce domaine, la sécurité absolue n’est jamais garantie. C’est pourquoi nous restons vigilants, notamment à travers le suivi météorologique et l’observation de terrain, et toujours prêts à déclencher notre plan d’alarme et d’intervention si nécessaire», précise Louis-Ernest Sidoli, directeur opérationnel de la sécurité de Val de Bagnes. Particulièrement exposée aux dangers naturels, la Commune de Val de Bagnes a réalisé de nombreux travaux de sécurisation ces vingt dernières années pour protéger ses 25 villages et hameaux. Lorsque les mesures contre les avalanches dans le secteur des Établons à Verbier seront terminées l’an prochain et que les différents travaux autour du torrent du Fregnoley s’achèveront fin 2026, elle aura maîtrisé les zones les plus critiques de la vallée. De plus, plusieurs cartes de dangers naturels du territoire communal sont en cours de mise à jour pour tenir compte des événements survenus au cours des dix dernières années.
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