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Mémoire d'archives

Les archives vous invitent à remonter le temps et redécouvrir l’histoire locale. Retrouvez ici plus d’information sur ces publications.

Vens, mon village !

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© Mieko de Vens, Archives communales de Val de Bagnes

 

Construit à plus de 1'110 mètres d’altitude, le village de Vens est situé à mi-chemin entre Sembrancher et le col des Planches. Avec 78 habitants, il fait partie des plus petits villages de la commune de Val de Bagnes. En 2000, Mieko Yoshimura décide de s’y établir avec son futur mari, l’obstétricien et écrivain Frédérick Leboyer (1918-2017). Surnommée Mieko de Vens, l’artiste japonaise met ses talents de photographe au profit du village qu’elle immortalise au rythme des saisons. En 2013, elle réalise une première exposition intitulée « Vens des Quatre Saisons ». L’ensemble de son travail est désormais déposé aux Archives communales.

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© Mieko de Vens, Archives communales de Val de Bagnes

 

Tirées du texte « Vens mon village », écrit par l’ancien président de Vollèges Aloys Moulin (1910-1996), en 1992, des bribes d’histoire locale viennent s’ajouter en écho aux illustrations.

Relier le village

Le village est bien isolé, distant d’une heure de marche des hameaux voisins. […] Une étape importante pour parer au complet isolement du village est certainement la construction de la route. Cet ouvrage, commencé à la fin de la guerre 1914-18, accepté par la grande majorité des citoyens, a trouvé quelques citoyens récalcitrants, au village même. - Aloys Moulin

Au sortir de la guerre 1914-1918, le président de Vollèges Cyrille Sauthier (1886-1958) désire désenclaver les villages de sa commune et faciliter l’exploitation des forêts bourgeoisiales. Il projette la réalisation d’une route reliant Sembrancher au col des Planches par Vens. La construction est confiée à quatre entrepreneurs natifs du village : Jules Abbet, conseiller, Jules Bruchez, Joseph Terrettaz et Joseph Moulin. Inaugurée en 1921, la voie carrossable permet la circulation des camions et facilite le transport du bois jusqu’en plaine. La route sera ensuite goudronnée et élargie en 1966. Le 15 juin 1962, un car postal de 17 places assises de la Compagnie du MO est mis en circulation pour la première fois entre Sembrancher et Vens.

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© Mieko de Vens, Archives communales de Val de Bagnes

 

L’or bleu

La pénurie d’eau est un handicap important pour la population. Une seule fontaine à faible débit alimente hommes et bêtes. […] Peu d’eau, sauf en cas d’orage. Alors, tous les chemins convergeant à la rue principale y amènent des trombes d’eau roulant sur le pavé et y charriant des pierres et de la terre, causant parfois des dégâts importants. - Aloys Moulin

Le village a longtemps été privé d’une quantité d’eau suffisante pour couvrir l’ensemble de ses besoins d’alimentation en eau potable et d’irrigation. Les fontaines en pierres de taille de Vollèges, alimentées par quelques sources locales, étaient autrefois le seul moyen de s’approvisionner en eau avec l’ancien bisse du Levron. La construction d’un réservoir va permettre la mise en eau des ménages mais le débit demeure très faible, 2 à 3 litres par minute à Vens. Au début des années 1960, les autorités prennent la décision de réaliser d’importants travaux afin d’acheminer les eaux de Louvie jusqu’au col du Lein grâce à plusieurs kilomètres de conduites souterraines. Filtrée et chlorée, l’eau est ensuite répartie dans les différents villages de la commune de Vollèges. Les toilettes à eau remplaceront les «communs» accolés aux murs extérieurs des habitations et des canalisations viendront endiguer les flots d’eau qui déferlaient dans les rues.

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© Mieko de Vens, Archives communales de Val de Bagnes

 

Le Café-Restaurant de la Crevasse

Voilà quelques-unes des prodigieuses améliorations apportées par la population et pour la population […]. Une malheureuse lacune existe pourtant ; mais celle-ci sera comblée un jour, grâce à l’initiative, oh ! combien louable et courageuse des époux Denise et Sylvain Biolaz. Une épicerie et un petit café vont s’ouvrir. […] Le 15 juin 1948, c’est la fête. Le petit commerce est inauguré, en présence du conseil communal. - Aloys Moulin

En 1948, l’ouverture de cet établissement commercial regroupant café, restaurant et magasin est une réussite mais surtout une résurrection du village. La jeune génération abandonne l’idée de l’exode vers la ville et la plaine et transforme les anciens raccards en habitations ou en appartements. En 1974, le café est agrandi. Les époux Biolaz sont sollicités pour l’organisation de repas de familles, de sociétés, de classes, etc. À la fin de l’année 2011, une page se tourne et l’épicerie est transformée en cuisine pour le café-restaurant.

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© Mieko de Vens, Archives communales de Val de Bagnes

 

La chapelle et le four banal

Autrefois, pour assister à la messe dominicale, les gens devaient se rendre à l’église paroissiale et tout le monde ne pouvait faire ce long trajet. Bientôt, après la restauration du lieu de culte, les paroissiens de Vens ont le bonheur d’avoir la messe tous les week-ends. – Aloys Moulin

Bien qu’un ancien édifice religieux datant du 18e siècle prenait place au cœur du village, il n’était plus digne de célébrer des cérémonies religieuses et s’avérait trop petit. Avec la collaboration des paroissiens, le curé François Michelet entreprend sa transformation afin de favoriser la pratique religieuse dans les villages. Placée sous le vocable de Saint-Bernard de Menthon, la chapelle de Vens fut rénovée et agrandie en 1954-1955, selon les plans de l’architecte Léon Mathey. Elle contient désormais 64 places. Une cloche de 1879 est actionnée à l’aide d’un câble.

Vestige du village, le four banal de Vens a été sauvegardé au fil des générations. Restauré en 1927 par Louis Guichardaz, puis en 1975 par Jules Salzmann, il est ensuite racheté par un groupe de jeunes du village qui fondent la « Société du four banal de Vens », en 1988. Ils entreprennent d’importants travaux et l’inauguration a lieu les 13 et 14 juin 1992. On y cuit encore aujourd’hui le pain et la cressin.

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© Mieko de Vens, Archives communales de Val de Bagnes

 

La culture de la terre et l’école primaire

La vie y est très dure, faute de voies de communication et de chemins agricoles. Le transport des récoltes se fait à dos d’hommes ou de mulets par des voies impossibles. Les torrides journées de juillet ou d’août sont accablantes, surtout qu’il faut se déplacer parfois en un seul jour, le matin, couper le blé au bas des champs et l’après-midi, rentrer les foins au mayen. […] Les veillées d’hiver se passent en famille ou avec des voisins, pas trop longues, car il faut économiser le pétrole. Les devoirs des écoliers se font avant la nuit, sinon, à la lueur d’une bougie. - Aloys Moulin

Autrefois, on cultivait plusieurs céréales (orge, avoine, froment) et principalement le seigle, qui résistait plus facilement au gel et à la sécheresse. En raison de la très forte inclinaison des terrains à faucher, les machines s’employaient peu. Établie au début des années 1930, la culture de la fraise connut un certain succès. Quelques mètres de vignes sont également exploités par les Vensards.

Jadis, le village comptait une école avec une seule classe regroupant les six degrés d’école primaire. Plusieurs maîtres y ont enseigné : Louis Bruchez, Eloi Bruchez, Michel Moulin, Pierre Joris, Hubert Moulin, Jean-Marie Farquet. Par manque d’effectif, l’école a dû fermer en 1974.

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© Mieko de Vens, Archives communales de Val de Bagnes

 

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