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Les ambassadeurs

Les gastronomes

  • Eddy Baillifard (1963)
    Eddy Baillifard

    Comme Obélix, Eddy Baillifard est tombé dans un chaudron à lait lorsqu’il était petit. Né en 1963, ce Païfaso (c’est ainsi que se nomment les habitants de Bruson) nourrit dès son plus jeune âge une réelle passion pour le bétail et le fromage. Une passion qui va l’amener à en faire son métier, voire sa religion. S’il fait mouche d’abord dans sa vallée, sa réputation va rapidement prendre le large.
    Son expertise, notamment de fin racleur, va l’amener à être recruté par le pavillon suisse lors de l’Expo universelle de Milan en 2015. C’est ainsi que le voilà propulsé ambassadeur de la raclette. Un titre qui lui a été décerné par Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse, et qui fait écho à une autre appellation remontant, elle, à 2004 désignant Bagnes Capitale de la raclette.
    Tenancier d’un petit restaurant très prisé, le fameux Raclette House, vice-président de l’Interprofession Raclette du Valais AOP, l’homme est aussi l’une des figures incontournables du Palp Festival et de sa traditionnelle électroclette, qui mêle musique électro et raclette. Homme inspirant, il est à l’origine d’une innovation peu banale : le Roboclette. Fruit de la collaboration entre les chercheurs de l’Idiap de Martigny et l’entrepreneur Nicolas Fontaine, ce robot racleur reproduit la gestuelle et le coup de main de son mentor et co-créateur, Eddy Baillifard . Une première mondiale puisque cet engin est le seul doté de ce savoir-faire.
     
  • Roland Pierroz (1942-2015)
    Après un stage d’apprenti cuisinier à l'Hôtel Beau-Rivage à Lausanne en 1958, Roland Pierroz, né en 1942 à Martigny, revient en Valais. Il décide alors de s’installer à Verbier et de reprendre, en 1969, le Rosalp, modeste établissement familial qui fut d’abord un tea-room. Dès lors, il n’aura de cesse de l’embellir et de l’agrandir, jusqu’à en faire un hôtel de luxe et de charme.
    Sa trajectoire de chef sera saluée par de nombreuses distinctions. En 1980, il reçoit la note 16/20 au Gault-Millau, ainsi que 2 toques et entre aux Relais & Châteaux. La troisième toque vient en 1985, puis la quatrième, accompagnée d'une note de 19/20 et du titre de cuisinier de l'année, en 1992. Seul le guide Michelin aura fait montre d’un relatif dédain, ne lui octroyant qu’une seule étoile. Reste que, malgré cette ombre au tableau, ce Valaisan doué, auteur de trois livres de cuisine, aura marqué de sa patte toute la gastronomie romande.
    Le célèbre chef rangera son tablier en 2007 et vendra le Rosalp à un groupe d’investisseurs suisses. Se muant ensuite en consultant, il devint vice-président des Grandes tables de Suisse, président de l’Office du tourisme de Verbier et président des Relais et Châteaux suisses. Il décède brutalement des suites d’un arrêt cardiaque en avril 2015.

Les hommes politiques et les bâtisseurs

  • Maurice Troillet (1880-1961)
    Né en 1880, Maurice Troillet a marqué le monde politique par sa longévité puisqu’il régna près d’un demi-siècle sur le Valais. Avocat de formation mais banquier de profession, ce ressortissant du Châble fut élu président de la commune de Bagnes en 1909, mais dut se retirer la même année à la suite de sa nomination comme préfet d'Entremont.
    Conseiller d'Etat, il dirigea le Département de l'intérieur de 1913 à 1953. Responsable du développement économique, agricole et viticole du Valais, il s'efforça d'améliorer les conditions d'existence de la population rurale. Son chef-d’œuvre restera la correction du Rhône et l’assèchement des marais de la plaine. On y ajoutera la création des écoles d’agriculture de Sion et de Viège, ainsi que la loi sur les routes qui permit le développement des vallées.
    A l’échelon national, il fut membre du Conseil national (1921-1925 et 1928-1943, président en 1936-1937) puis du Conseil des Etats (1943-1955), où il défendit l'agriculture et la viticulture. Après son retrait du gouvernement valaisan, il prit la tête du syndicat pour la réalisation du tunnel routier du Grand-Saint-Bernard. Il imposa ce projet malgré de vives oppositions. Au rang des autres réalisations à mettre à son actif, ce conservateur progressiste, qui faillit même devenir conseiller fédéral en 1940, contribua aussi à l’essor touristique du canton. Visionnaire, il fut l’accoucheur du Valais moderne. Il quitta ce monde en 1961.
     
  • Albert Maret (1900-1984)
    Le nom d’Albert Maret est intimement lié à ce qu’on a appelé l’épopée des grands barrages. L’œuvre marquante de cet ingénieur, né à Champsec en 1900, se dresse incontestablement sur les hauts de Mauvoisin. La mise en route de celui qui sera l’un plus hauts ouvrages à voûte du monde dura plusieurs années. Il fallut d’abord obtenir les concessions des différentes communes concernées, puis construire, dès 1949, la route qui allait relier Fionnay à Mauvoisin.
    Les travaux du barrage à proprement dit débutèrent en 1951. Au pied du chantier, une véritable petite ville fut érigée afin d’y loger les quelque 1800 ouvriers qui œuvrèrent à son édification. Le géant des Alpes fut inauguré en 1958. Albert Maret participa aussi à l’édification des barrages de Salanfe et d'Emosson.
    L’incroyable bâtisseur s’est aussi engagé en politique, tant sur le plan communal que cantonal. Il sera président de la commune de Bagnes entre 1957 et 1960, puis conseiller communal. A la même époque (1957-1965), il sera également député au Grand Conseil.
    Homme de plume, attiré dès ses plus jeunes années par la littérature, il restera un poète méconnu. Il décèdera en 1984.
     
  • Rodolphe Tissières (1911-1996)
    Fin stratège et pionnier, Rodolphe Tissières est incontestablement l'homme qui a mis Verbier sur les pistes de la renommée. C’est lui qui, dès les années 50, sera le moteur du développement des remontées mécaniques, notamment celles de Médran, des Attelas et du Lac des Vaux. Fondateur de la société Téléverbier, il n’aura de cesse d’étendre le domaine skiable de la station. D’aucuns se souviennent aussi de l'empoignade mémorable qui s’était déroulée sous l’œil des caméras de la télévision en 1976, entre l’écologiste Franz Weber et le promoteur au sujet de l’altiport de la Croix-de-Cœur.
    Homme engagé, il sera aussi, tour à tour, conseiller municipal, préfet du district de Martigny (1949-1957) et conseiller national conservateur (1967-1975). Avocat-notaire, professeur de ski, pilote, membre d'honneur de l'Association suisse des guides de montagne, il cumulera bon nombre de casquettes dont celle de colonel de brigade à l’armée. C’est d’ailleurs à ce titre qu’aux côtés de son ami le futur conseiller fédéral Roger Bonvin, il cofondera la fameuse Patrouille des glaciers, réservée à l’époque aux troupes de montagne. La première édition de ces joutes eut lieu en 1943, en pleine Seconde guerre mondiale.

Les créateurs d'événements

  • Martin T:son Engstroem (1953)
    Après avoir occupé plusieurs postes clés dans le monde de la musique lyrique, Martin T:son Engstroem eut l’idée de créer un lieu d’excellence musicale aux pieds des cimes. C’est en dévalant les pistes enneigées de Verbier que l’idée de cette manifestation hors norme germa dans l’esprit de l’agent artistique suédois, né en 1953 à Stockholm. En 1994, le Verbier Festival & Academy est lancé. Deux marraines se penchent sur le berceau de ce nouveau-venu qui mêle air de la montagne et grands airs : la cantatrice Barbara Hendricks et Ia comédienne Isabelle Huppert.
    Depuis, les plus grands noms de la musique classique, mais aussi les jeunes prodiges se donnent rendez-vous, tous les étés, au cœur de la station. Entre le faste des chefs-d’œuvre symphoniques et l’intimité des récitals, on peut donc y faire le plein de beaux sons grâce à un large panel de stars, tels les pianistes Martha Argerich ou Evgueny Kissin, le violoniste Renaud Capuçon, le violoncelliste Mischa Maisky ou encore les maestros Charles Dutoit et Valery Gergiev... Dans des salles de concert mais aussi sur les alpages, partout la musique s’évade.
    Au gré des ans, le jazz, les musiques du monde, le théâtre et la danse se sont aussi glissés entre les partitions.
    Nourri dès son origine par une autre ambition, à savoir proposer davantage que des concerts, le Verbier Festival s’est aussi doté d’une Academy. Celle-ci propose des master classes dirigées par des stars de la scène internationale et ouvertes au public. Pour les jeunes élèves, c’est un rêve d’y recevoir l’enseignement des meilleurs virtuoses.
    En 2000, Martin Engstroem lance le Verbier Festival Orchestra, puis le Verbier Festival Chamber Orchestra en 2004, suivi en 2013 par un projet pédagogique destiné aux plus jeunes, le Verbier Festival Music Camp, connu désormais sous le nom de Verbier Festival Junior Orchestra.
    https://www.verbierfestival.com
     
  • Sébastien Olesen (1986)
    La singularité, c’est sans doute le meilleur atout de Sébastien Olesen, père du plus éclectique des festivals valaisans, le bien nommé PALP Festival. Née en 2001, cette manifestation pluridisciplinaire doit, en effet, son originalité au fait qu’elle a choisi de se situer en marge, dans des zones inexplorées jusqu’ici. Aussi étonnant que détonant, ce projet ovni s’efforce de conjuguer les plaisirs auditifs et gustatifs, à savoir raclettes et concerts rock ou électro. Ainsi ces rendez-vous incontournables portent les noms de Rocklette et d’Electroclette.
    Si cet événement portant sur plusieurs mois n’a de cesse de s’étirer en différents endroits du Valais, son cœur est à Bruson. S’étant installé en ces lieux, Sébastien Olesen nourrit le projet de faire de ce village du PALP un véritable laboratoire d’innovation de montagne. Et ce, en unissant les forces : celles du comité du PALP, conjuguées avec celles de la commune de Val de Bagnes et de son Musée, ainsi que du CREPA (Centre régional d’étude des populations alpines).
    https://palpfestival.ch
     
  • Nicolas Hale-Woods (1970)
    La glisse, tel est le maître mot de Nicolas Hale-Woods. C'est à l'occasion d’un tournage en 1994 sur le Bec des Rosses qu’il a eu l’incroyable idée de réunir sur ce site vertigineux les meilleurs pratiquants de snowboard. Deux ans plus tard, l’Xtreme de Verbier était né. Co-fondée avec Philippe Buttet, cette compétition sera d’abord ouverte uniquement aux hommes ; les femmes s’y défieront, elles, dès 2006.
    Uniques au monde à leurs débuts, ces joutes accueillent désormais - plus précisément depuis 2008 - la grande finale du Freeride World Tour, Coupe du monde de ski et de snowboard hors-pistes disputée par les stars mondiales de ces disciplines. Ces épreuves qui se déroulent sur la face nord du Bec des Rosses font désormais de l’Xtreme une référence de haut-vol.
    L’Helvético-Britannique ne s’arrêtera pas là. Le boom de l’e-bike en général – et de l’e-mountain bike en particulier – va lui inspirer un autre défi : hisser Verbier au rang de capitale des VTT électriques. En 2019, il innove en lançant le Verbier E-Bike Festivalplus gros événement européen du genre. Ouverte à tous les publics, des amateurs aux plus aguerris, la manifestation se décline de façon plurielle : E-Tour du Val de Bagnes, E-Tour du Mont-Blanc, E-Bike Test Zone (plus grande zone de test e-bike au monde), parcours découvertes, randos gourmandes.
    Mais l’ambition de ce créateur va encore plus loin. Il aspire à faire de la station la zone d’attraction majeure de cette industrie, de ce sport et des meilleurs athlètes mondiaux. En attendant, il s’agit d’une réelle opportunité pour la station, qui ouvre des perspectives de développement considérables à l’heure du réchauffement climatique.
    https://www.freerideworldtour.com/event/2020-xtreme-verbier-switzerlandhttps://www.verbierebikefestival.com
     
  • Gaston Barben (1947)
    Véritable touche-à-tout, Gaston Barben est un homme de défis dont le nom est indéniablement associé à l’univers des sports de neige et du cyclisme. Bien sûr, il a aussi porté bien d’autres casquettes, comme celles, entre autres, de président du Tour du val de Bagnes ou de Bagnes capitale de la raclette… Parallèlement, il mènera aussi une carrière politique: conseiller communal (1972 à 1980), député suppléant (1980 à 1984) et député (1984 à 1992). Bref, lister l’ensemble de ses engagements serait une gageure.
    Tout commence en 1970, lorsqu’il entre à Téléverbier comme simple monteur. Ce natif de Bruson y fera toute sa carrière, successivement comme adjoint du chef du personnel, chef du personnel, puis directeur d’exploitation. De 2003 à 2013, il prendra la direction du département « Projets et relations publiques ». Il présidera également la commission de développement des Mayens de Bruson.
    Si le secteur de la glisse n'a pas de secret pour lui, la sûreté des usagers s’est avérée l’une de ses préoccupations majeures. Responsable de la sécurité des pistes de Verbier durant plus d’une vingtaine d’année, il passe, dans ce domaine, pour un pionnier. D’aucuns vont jusqu’à dire que les remontées mécaniques de toute l'Europe l'ont copié. Reste que durant les neuf ans où il a présidé l'Association romande des chefs de la sécurité, il a réussi, avec ses collègues, à faire reconnaître cette profession par la Confédération.
    Compétiteur adepte d’efforts, il s’engagera aussi sur d’autres pentes, celles qui riment avec endurance. On le retrouve, en effet, à la tête du comité d'organisation qui orchestrera les championnats du monde de ski-alpinisme de Verbier – Val de Bagnes en 2015. Il chapeautera aussi le comité d’initiative et le comité d’organisation de l’étape qui vit, en 2009, le Tour de France faire une halte à Verbier.