Kopfzeile

Les sportifs

Les skieurs

  • Raymond Fellay (1932-1994)
    Raymond Fellay est le premier sportif bagnard à avoir inscrit son nom dans l’histoire des Jeux Olympiques d’hiver. En 1956, ce Verbiérain de 24 ans se hisse à la deuxième place de la descente de Cortina d’Ampezzo, derrière l’Autrichien Toni Sailer. Il y remporte la médaille d’argent et décroche, du même coup, celle des championnats du monde. Un beau doublé.
    A cette même époque, il ouvre, en compagnie de son épouse Monique, le premier magasin de mode et de sport dans la station valaisanne. Aujourd’hui encore, le nom de Fellay s’inscrit deux fois en lettres capitales sur les enseignes d’un commerce de la place centrale et au départ des remontées mécaniques de Médran.
    Parallèlement à sa carrière sportive, l’enfant du pays s’engagea également en politique en tant que député du Grand Conseil.
     
  • Roland Collombin (1951)
    Tout comme Bernhard Russi, son grand rival et ami, Roland Collombin a inscrit son nom dans la légende des skieurs suisses d’exception. Sélectionné in extremis pour les Jeux Olympiques de Sapporo en 1972, il réussit un doublé en décrochant la médaille d’argent de la descente et le titre de champion du monde de la discipline.
    Dès lors, le natif de Versegères marquera de son empreinte tous les grands rendez-vous du ski du début des années 70. Son style explosif et sa volonté de gagner à tout prix feront de «La Colombe» un champion hors du commun. Entre 1973 et 1974, il domine les épreuves de descente et rafle deux globes de cristal et huit victoires en Coupe du monde. Mieux encore, il se hisse onze fois sur le podium.
    En 1974, il est victime d'une terrible chute lors de l'entraînement sur la piste Oreiller-Killy de Val d'Isère. Résultat : fissure d’une vertèbre, sa saison est terminée. Il revient l'année suivante et le 7 décembre 1975 à Val-d'Isère, c'est à nouveau une chute impressionnante au même endroit, la fameuse «bosse à Collombin »à laquelle il donnera son nom. Il se retrouve au Centre pour paraplégiques de Bâle. A 24 ans, sa carrière sportive s'arrête net.
    Il doit alors de se réinventer. Après une série de petits boulots, il trouve son second souffle en devenant propriétaire de bistrot. En 2015, «La Colombe» ouvre un bar à raclettes à Martigny-Bourg. Il lui donnera le nom de celle qui est pour lui la descente reine, à savoir la redoutable Streif de Kitzbühel.
     
  • Philippe Roux (1952)
    Autre as de la descente qui a marqué de son empreinte les années 70 : Philippe Roux. Engagé en Coupe du monde de 1972 à 1979, il frôlera la médaille olympique des J.O. d’Innsbruck. Il rate le bronze pour seulement dix centièmes! Côté palmarès, six podiums, tous en descente, et deux titres de champion suisse de descente (1975 et 1976) forgeront la légende de ce Verbiérain.
    Mais ce n’est pas uniquement dans le cirque blanc que ce mordu de vitesse a écrit son nom. Passionné de course automobile et de rallye depuis tout petit, il aura la chance de croiser la route et de se faire remarquer par le triple champion du monde de formule 1 de l’époque, Jackie Stewart, qui l’enverra au championnat de Formule Ford en Angleterre.
    Un accident à Silverstone l’obligera à renoncer au cycle professionnel. Qu’à cela ne tienne, jusqu’en 2014, le pilote participera à de nombreuses épreuves du championnat suisse des rallyes. A trois reprises (1978, 1988, 1992), il se hissera sur la plus haute marche du podium du Rallye du vin (devenu Rallye du Valais). Avec 32 départs à son actif, il détient un record de longévité.
    Comme son prédécesseur Raymond Fellay, Philippe Roux possède un magasin de sports à son enseigne au cœur de la station de Verbier.
     
  • William Besse (1968)
    Dans la liste des Bagnards qui ont marqué triomphalement l’histoire du cirque blanc, William Besse n’est pas en reste, lui qui a aligné pas moins de treize saisons en Coupe du monde. Né presque sur des skis (il s’y met dès l’âge de 3 ans), il décroche à 18 ans le titre de champion du monde junior de descente.
    Fin 1987, le Brusonnain fait son entrée dans la cour des grands. Sa meilleure saison, il l'effectuera en 1994 en remportant la course mythique que tout descendeur rêve de remporter, l'impressionnant Lauberhorn à Wengen. Puis il enchaîne avec une victoire à Vail dans le Colorado (USA). Au final, il totalise pas moins de quatre victoires en Coupe du monde et quatorze podiums au plus haut niveau. A ce palmarès viennent s’ajouter cinq titres de champion suisse, dont quatre en descente et un en super G.
    S’il met fin à sa carrière sportive fin 1999, il n’est pas du genre à tirer un trait définitif sur le passé. Quinze ans durant, il officiera en tant que consultant pour les épreuves de ski alpin pour la Radio Télévision Suisse. Professeur de ski l’hiver, il a aussi su se réinventer en alliant l’artisanat (il est sculpteur à la tronçonneuse) et l’entreprenariat : en 2002, il fonde sa propre société RenovaBagnes (rénovation en tous genres). Engagé en politique, il entre au Conseil communal de Bagnes en 2013.
     
  • Justin Murisier (1992)
    Venu enrichir la liste des skieurs bagnards de renom, Justin Murisier a connu un début de carrière auréolé de victoires. Non content d’avoir été triplement sacré aux championnats suisses (en 2010 en géant et en super-combiné, puis en 2016 en géant), il a aussi remporté, en 2011, trois médailles aux Mondiaux juniors de Crans-Montana (de bronze en super-G, d’argent en slalom et en combiné).
    Originaire de Prarreyer, né à Martigny, le skieur brillera aussi en Coupe d’Europe, où il montera par trois fois sur le podium. Sélectionné à deux reprises pour les Jeux Olympiques (Sotchi en 2014 et Pyeongchang en 2018), ses meilleurs classements en Coupe du monde restent ses quatrièmes places en 2016 à Santa Caterina et en 2017 à Alta Badia.
    Souvent malchanceux, le champion a connu les soubresauts de l’adversité. Il a été forcé de raccrocher, trois hivers durant, pour cause de blessures à répétition.

Les skieurs-alpinistes

  • Florent Troillet (1981)
    Prodige suisse du ski-alpinisme, Florent Troillet détient l’un des plus beaux palmarès au niveau mondial. Il a en effet remporté toutes les grandes épreuves du calendrier.
    Auréolé du titre suprême - champion du monde individuel - il s'est imposé au prestigieux Trofeo Mezzalama (la Patrouille des glaciers italienne) ou à la Pierra Menta (le Tour de France du ski-alpinisme).
    Natif de Lourtier, cette figure phare a aussi remporté à deux reprises la prestigieuse Patrouille des glaciers, en 2008 et 2010. A l’occasion de son deuxième succès, il a même explosé le chronomètre. Avec Martin Anthamatten et Yannick Ecoeur, ses coéquipiers, ils ont rallié Zermatt à Verbier en 5 heures et 52 minutes, à savoir 20 minutes de moins que le précédent record établi en 2006 !
    Après une première parenthèse pour s’occuper de jeunes en difficultés, ce skieur d’élite a mis un terme à sa riche carrière au sein de l’équipe nationale en 2015.
     
  • Marie Troillet (1983)
    Le talent peut-il être une histoire de gènes ? Marie Troillet, petite sœur de Florent, semble attester cette hypothèse. Elle débute dans le ski-alpinisme en 2000, à 17 ans. Quatre ans plus tard, elle intègre l’équipe nationale suisse.
    Au cours de sa carrière, elle remporte à trois reprises la Patrouille des glaciers. D’abord sur le petit parcours (Arolla-Verbier) en 2000 et 2004, ensuite sur le long, en 2010, avec ses coéquipières Nathalie Etzensperger et Emilie Gex-Fabry.
    Championne du monde en individuel catégorie juniors en 2004, championne d’Europe dans la même catégorie en 2005, elle se distinguera également chez les seniors. Championne du monde de relais en 2008, championne du monde par équipe en 2011, championne d’Europe par équipe en 2012, la Lourtiéraine multi-titrée cumule les trophées et les triomphes. Sur ce, elle tirera sa révérence au monde des hauteurs en pleine gloire, un peu à la manière d’une étoile filante.
     
  • Pierre-Marie Taramarcaz (1968)
    Quatorze ans durant, Pierre-Marie Taramarcaz a arpenté les sommets, glanant plus d’une cinquantaine de victoires dans les principales épreuves de ski-alpinisme. Membre du Swiss Team, il quittera ses rangs à 36 ans, sans pour autant renoncer à la compétition.
    Vainqueur de la Patrouille des glaciers en 1994, avec ses collègues valaisans Guy Richard et Laurent Perruchoud, le Bagnard de Médières se classera trois fois deuxième avec ses compères Jean-Yves Rey et Jean-Daniel Masserey (en 2000, 2002 et 2004).
    Depuis 2016, il gère le centre régional valaisan de ski-alpinisme.
     
  • Damien Farquet (1971)
    Damien Farquet a lui aussi inscrit son nom en lettres majuscules dans l’histoire internationale du ski-alpinisme en accumulant de nombreux succès. Membre du Swiss Team qu’il quittera en 2004, son étoile a brillé à plusieurs reprises lors de la célèbre Patrouille des glaciers. Trois fois, il pourra crier victoire et montera sur la plus haute marche du podium, en 1996, 1998 et 2000. Il s’arroge la troisième place en 2004.
    Ses heureux compères de cordées seront, respectivement, le Fribourgeois Emmanuel Buchs (à trois reprises), le Neuchâtelois André Rey (en 1996) ainsi que le Glaronnais Rico Elmer (en 1998 et 2000).
    Entre autres distinctions, le citoyen du Châble empochera aussi le titre de vainqueur, en 2003, du Trofeo Mezzalama, compétition italienne de ski de randonnée la plus élevée des Alpes.

Les freeriders

  • Géraldine Fasnacht (1980)
    Géraldine Fasnacht

    Sportive de l’extrême, Géraldine Fasnacht est comme aimantée par les versants à pic. Pour elle, aucune pente n’est trop abrupte, aucun sommet trop vertigineux. A ski, en snowboard, en parapente ou en wingsuit, elle défie les verticales et le vide toujours en quête de grands frissons.
    Côté carrière, cette Lausannoise devenue Bagnarde d’adoption en s’installant à Médières a plus d’un trophée à son palmarès. En snowboard freeride, outre 23 podiums dans des compétitions régionales, elle totalise 11 victoires internationales. Parmi ces dernières, on notera qu’elle a remporté à trois reprises l’Xtreme de Verbier (en 2002, 2003 et 2009) et ce, avant que la manifestation fasse partie du Freeride World Tour.
    Pilote d’ULM et d’avion depuis 2011, elle pratique aussi l’art du base jump en professionnelle et ouvrira bon nombre de nouvelles voies. Mais c’est sans doute en wingsuit, cette drôle de combinaison ailée, que ses exploits se sont faits les plus retentissants. En 2014, la femme oiseau signe une première mondiale en s’élançant du sommet du Cervin. Deux ans plus tard, c’est sur la Pointe Dufour, qui culmine à 4634 mètres dans le massif du Mont-Rose, qu’elle jette son dévolu. Elle y réalise un double défi en effectuant le plus grand saut en wingsuit (300 m de dénivelé) et la descente du plus long couloir des Alpes, le Marinelli, en snowboard.
     
  • Estelle Balet (1994-2016)
    La snowboardeuse Estelle Balet, telle une étoile filante, n’aura brillé au firmament que le temps de sa trop courte vie. La carrière de cette championne résidant à Verbier a en effet été tragiquement abrégée par sa brutale disparition. La jeune sportive de 21 ans a été emportée par une avalanche lors du tournage d'un film alors qu’elle dévalait le couloir du Portalet (dans la région d’Orsières).
    Cette même année 2016, Estelle Balet venait tout juste de s’offrir son premier succès à l’Xtrême de Verbier et de remporter ainsi son deuxième titre de championne du monde de freeride. Un an après son entrée en compétition, elle avait déjà décroché une victoire au Junior Freeride Tour en 2012.
     
  • Jean-Yves Michellod (1976)
    Guide de montagne basé à Verbier, Jean-Yves Michellod voit sa vie basculer le 12 mars 2006. Ce jour-là, une avalanche allait briser tout net la trajectoire du freerider bagnard, vainqueur de l’Xtreme de Verbier en 2004. Cette terrible chute dans la pente nord du Mont-Fort allait lui coûter l’usage de ses jambes.
    Après de longs mois de rééducation et de travail, ce passionné de glisse, devenu paraplégique, va retrouver le chemin des pentes grâce à un skibob spécialement conçu pour lui. En décembre 2006, dix mois après son accident, Jean-Yves va remporter le Red Bull Hike & Ride en compagnie des frères Falquet.
    Autre exploit à son actif : en 2009, il signe la première descente en skibob de la face nord du Mont-Blanc, après plus de 5 heures de marche avec ses béquilles. Il est le premier Européen à pratiquer le handiski freeride à un tel niveau.

Les alpinistes

  • Jouvence Bruchez et Maurice Fellay
    Durant l’été 1857, dans le haut val de Bagnes, un défi est lancé: une somme sera offerte au premier qui posera son pied sur le Grand Combin. A cette époque lointaine, l’alpinisme était encore dans sa phase exploratoire. Deux villageois de Lourtier, à savoir Jouvence Bruchez, âgé de 24 ans, chasseur de chamois, et son oncle Maurice Fellay, décident alors de se lancer à l’assaut de ce géant, dont l’escalade était alors considérée aussi dangereuse qu’impossible.
    Le 20 juilllet, après neuf heures d’ascension, le pari est gagné. Les guides bagnards ont atteint l’Aiguille du Croissant (4260 m). Ces deux-là vont répéter leur exploit le 19 août de la même année, mais cette fois en compagnie de l’alpiniste britannique William Matthews.
    Les prouesses de ces valeureux pionniers ont fait naître bon nombre de vocations de guides et d’alpinistes qui incarnent l’audace et le savoir-faire.